Lors de mon réveil ce matin, les images du film « Le Procès », inspiré du livre de Kafka, sont venues imprégner ma Conscience Mentale. Me rappelant que ce film, que j’ai vu quand j’étais au collège, était une parabole sur la Liberté, j’ai consulté Internet pour m’en remémorer l’histoire et essayer de comprendre pourquoi ma Conscience Spirituelle m’avait réveillé comme cela ce matin. La lecture de son résumé ne m’a pas donné satisfaction jusqu’à ce que je tombe sur une allusion à « L’Homme Unidimensionnel » du philosophe allemand Herbert Marcuse. J’avais lu ce livre il y a une quinzaine d’années après que les premières difficultés professionnelles rencontrées dans ma vie m’aient poussé à une interrogation sur le Sens de la Vie dans notre société. Si la lecture de ce livre avait résonné en moi, je n’ai pas compris pleinement à l’époque cette critique de notre société moderne écrite en 1964. Tout est devenu clair après avoir cliqué sur ce lien disponible sur la page résumant « Le Procès » consultée ce matin. Voici quelques paragraphes résumant le point de vue d’ Herbert Marcuse extrait du site la-philosophie.com.
La thèse de Marcuse est que la société moderne n’est qu’un artefact de liberté, d’autant plus pernicieux qu’elle se fait passer pour un régime de liberté…
La démocratie des société occidentales est ainsi selon Marcuse le meilleur régime de domination. La démocratie, sous l’apparence de la liberté d’expression, “étouffe les forces révolutionnaires par de nouvelles formes de contrôle total”. La protestation devient ainsi vaine, puisque la société est non-explosive, puisque la pensée est à la merci des pouvoirs… Elle définit et régule aussi les aspirations et les besoins individuels. Ainsi, la création de faux besoins et le contrôle de ces mêmes besoins ont pour corollaire la disparition de la frontière vie privée/vie publique : seul le consommateur demeure…
Le pluralisme des démocraties est une illusion qui cherche à masquer que “le système spécifique de production et de distribution qu’a la forme du gouvernement“. C’est le pouvoir critique de l’individu qui définit le degré de démocratie d’une société. Or, selon Marcuse, la pensée individuelle est “noyée dans les communications de masse”. Il pointe ainsi le double rôle des médias : informer/divertir, et conditionner/endoctriner…
Si au départ, c’est la critique de la société civile qui permet à l’Etat de réguler son pouvoir, c’est aujourd’hui l’Etat qui bride la critique et l’affaiblit.
Ouch! Si en 1964, la vision de Marcuse sur notre société moderne pouvait ne pas être comprise, à la lumière des événements mondiaux de 2020 liés à la crise du Coronavirus, elle devient claire comme de l’eau de roche.
Si nous pensions vivre dans une société libre, nous avons appris en 2020 qu’un gouvernement élu par le peuple pouvait supprimer certaines libertés à son peuple sans consultation et sous des prétextes qui restent encore à démontrer.
« Mais nous avons encore la liberté de pensée, » me rétorquerez-vous! Ah bon, vous trouvez? C’est une drôle de vision de la liberté de pensée que vous avez là! Regardez comment sont traités ceux qui osent défendre une opinion contraire au régime. Au mieux on ricane d’eux, mais la majorité est traitée de complotisme, même ceux qui ne font que poser des questions. Questions d’ailleurs qui dérangent tellement qu’elles sont écartées d’un revers de main. « Les forces révolutionnaires sont étouffés » comme l’écrit si bien Marcuse. Il n’y a pas de débat, le sujet est clos, le régime a décidé pour le « bien de tous ».
Maintenant qu’Internet est massivement déployé, il est bien plus facile de comprendre ce que Marcuse écrivait. Quand on écoute le discours des principaux médias, si nous pensions qu’ils étaient destinés à nous informer et nous divertir, nous comprenons désormais qu’ils ne faisaient que conditionner et endoctriner les consommateurs que nous sommes. Heureusement, la pluralité de plus en plus grande de ses médias font que certains osent publier des discours contraires au régime. Vous le voyez, je n’utilise plus le mot gouvernement, j’utilise dans cet article le mot régime car quand il y a privation de liberté fondamentale, il n’y a plus de démocratie.
Cependant malgré la création de faux besoin pour nous maintenir en esclave du matérialisme, la crise que nous traversons réveille les esprits, surtout qu’elle survient après d’autres sujets préoccupants: climat, écologie, migration… Si pour certains l’éveil n’est que la crainte de la perte de leur petit bien être, pour d’autres il y a un nouvel éveil spirituel et celui-là est un vrai réveil spirituel, bien loin du réveil New-Age qui n’a rien de spirituel. L’esprit critique n’est pas mort et nous devons nous en réjouir car comme le dit Marcuse, « c’est le pouvoir critique de l’individu qui définit le degré de démocratie d’une société. »
Espérons donc que nous soyons de plus en plus nombreux à nous réveiller, à comprendre qu’il nous faudra construire une autre société à la sortie de la crise sanitaire car la société du capitalisme et du libéralisme est à bout de souffle. Une société basée sur le partage et non sur l’accumulation. Une société basée sur la convivialité et non sur l’individualité. Une société dans laquelle chacun puisse exprimer ce qu’il est et s’épanouir dans cette expression. Une telle société n’est pas obligée de retourner à la « lampe à huile » pour reprendre les mots du dictateur que nous avons élu. Mais il faudra toutefois faire attention de ne pas tomber dans l’excès inverse représenté par la société communiste et ses effets pervers. Il faudra donc définir une économie juste dans laquelle chacun sera correctement rétribué par rapport à ses efforts. Dans cette société, l’objectif devra être l’épanouissement de l’individu à travers son activité et non pas l’épanouissement de l’individu à travers l’accumulation.
Dans une telle société, la spiritualité aura vaincu le matérialisme. Ce n’est pas pour demain j’en conviens, mais c’est la seule issue de secours pour l’Humanité.