Depuis quelques années, nous entendons parler de médecine quantique et de thérapies quantiques, avec souvent une utilisation marketing du mot quantique sans que quoi que ce soit nous soit vraiment expliqué. Ce n’est que mon avis, mais mon intégrité y voit un abus, à but commercial, d’un mot scientifique que peu de personnes comprennent. Mais qu’en est-il vraiment ?

L’origine de la médecine quantique est basée sur les travaux du biophysicien allemand Fritz-Albert Popp dans les années 1970. Dans sa théorie, les cellules de notre corps communiquent par signaux chimiques mais aussi par des signaux électromagnétique grâce à des biophotons qu’elles émettent. A l’aide de cette base théorique, de nombreuses thérapies et techniques ont été mises en œuvre par des praticiens de médecine énergétique. Le but de mon article n’est pas de définir si ces thérapies quantiques sont efficaces mais de vous aider à définir si elles sont vraiment quantiques. Personnellement, je ne suis pas gêné par la pratique de médecines énergétiques alternatives quelle qu’elles soient. Je suis seulement gêné par l’utilisation du mot quantique auprès d’un public qui n’en connait pas bien la définition et cela jette forcément le doute sur l’intégrité de ces pratiques. Le site Wikipedia est bien plus dur que moi envers la médecine quantique et même Femme Actuelle, magazine ouvert aux thérapies alternatives, met en garde ses lecteurs.

Mais qu’elle est donc la définition de ce mot « quantique » ?

Quantique vient du mot latin « quanta », pluriels de quatum, et signifie « quantités discontinues ». A la fin du XIXe siècle, la physique classique n’arrivait plus à modéliser le comportement de l’énergie à très petite échelle. Il est apparu d’abord la théorie des quanta, puis sous l’impulsion, entre autres, de Max Planck, Albert Einstein, Niels Bohr et le français Louis de Broglie, est née la physique quantique. De continue, la matière est passée à discontinue. Le principal impact de la physique quantique, souvent inconnu du grand public, est qu’elle a démontré que l’infiniment petit qui compose les cellules de notre corps est fait de vide. Les atomes des molécules qui composent nos cellules, sont composé d’un noyau autour desquels tournent des électrons. La taille du noyau des atomes et la taille des électrons sont infiniment petites par rapport à la distance entre le noyau et les électrons. Et entre les deux, c’est le vide absolu.

Ainsi, la physique quantique est l’étude de l’infiniment petit, l’étude de ce qu’il se passe en dessous de la taille d’une molécule composée de quelques atomes. En étudiant le mouvement des électrons mais aussi des photons de lumière, dont la taille est encore moins définissable que celle des électrons, les physiciens ont découvert que la mécanique quantique était complètement différente de la mécanique classique. Au fil des années et des expériences, les physiciens ont démontré que si les lois de la mécanique classique sont continues, locales et causales, les lois de la mécanique quantique sont non-continues, non-locales et non-causales. A l’aide de ces propriétés de lois de la mécanique quantique, nous devrions donc désormais pouvoir mieux définir ce qui peut être considéré comme une thérapie quantique.

La non-continuité

En mécanique quantique, lorsqu’un électron qui tourne autour du noyau de son atome est excité par un photon, cet électron passe d’un état à l’autre par un « saut quantique ». Ce mouvement est instantané et discontinu. Il n’y a pas de position intermédiaire entre les deux.

Si nous essayons d’appliquer cette non-continuité à la médecine, la seule analogie que nous trouvons est celle du miracle. Celle où une cellule passe de l’état malade à l’état guérie de manière immédiate. Si la médecine officielle ne reconnaît aucun miracle, l’église catholique en a reconnu quelques-uns. Dans la vie de tous les jours, nous connaissons tous une personne qui considère que sa guérison a été miraculeuse quelle qu’en ait été la raison. La notion de miracle est personnelle à chacun. Une thérapie qui se veut quantique doit donc pouvoir faire des miracles. Mais attention, fuyez tout thérapeute qui prétendra pouvoir faire des miracles, vous comprendrez pourquoi dans le paragraphe sur la non-causalité.

La non-localité

Démontrée qu’en 1986 par le physicien français Alain Aspect, la non-localité de la mécanique quantique est une propriété qui a perturbé les fondateurs de la physique quantique, Einstein le premier, pendant des décennies. Vulgariser cette notion n’est pas facile mais je m’y tente. Un électron ou un photon, sont des particules qui sont à la fois des ondes et des corpuscules, on parle alors de dualité onde-corpuscule. Tant qu’on n’observe pas leur état, l’électron ou le photon se comporte comme une onde en suivant les propriétés de la mécanique quantique. Dès qu’on observe l’état d’une telle particule, elle se comporte alors comme un corpuscule en ne suivant plus que les propriétés de la mécanique physique. On dit alors que la fonction d’onde s’écroule. En faisant une intrication quantique entre deux particules, même si on éloigne énormément ces deux particules, lorsqu’une mesure est faite sur une particule, cela effondre immédiatement la fonction d’onde sur la deuxième particule. C’est de par cette action à distance de manière instantanée que l’on démontre la non-localité de la mécanique quantique.

Appliquer la non-localité à la médecine est très simple. Qui ne connait pas un magnétiseur ou tout autre thérapeute capable d’influer sur votre état à distance? Pourtant nombre d’entre eux ne vous ont jamais parlé de quantique. Ils se dévouent simplement de leur mieux à votre bien-être et ceux qui font le moins étalage de leur activité sont certainement les meilleurs. Mais avec cette même définition de la non-localité, vous comprenez aisément aussi qu’un patch quantique n’est pas plus quantique qu’un cachet allopathique.

La non-causalité

C’est pour moi la plus intéressante des lois de la mécanique quantique quand on l’applique à la médecine car elle fait appel à l’intégrité même du thérapeute.

En mécanique classique, une cause précède toujours son effet. En mécanique quantique, de récentes expériences, telles que la gomme quantique à choix retardé, ont remis en cause la causalité et dans sa théorie de la double causalité, Philippe Guillemant évoque même la potentielle influence de notre futur sur notre présent.

Appliquer à la médecine, la non-causalité est simple: le thérapeute n’est pas la cause de votre guérison. Tout thérapeute intègre vous dira qu’il n’est qu’un vecteur pour aider votre corps à se guérir mais qu’il n’est pas la cause de sa guérison. Vous comprenez mieux désormais pourquoi plus haut je vous ai conseillé de fuir les thérapeutes prétendant faire des miracles.

Conclusion

Ainsi nous venons de voir qu’il y a des thérapies quantiques qui ne le sont pas et des thérapeutes qui ne pensent pas l’être qui le sont. Pour ma part, j’ai toujours préféré le terme de médecine énergétique à tout autre terme bien qu’il ne soit pas exact. Le choix d’un thérapeute en énergétique doit se faire de manière éclairée. Cela passe par le conseil d’un proche qui connait ce thérapeute ou alors par une intuition et une relation qui se crée lorsque vous rencontrez le thérapeute sur un salon ou lorsque vous lisez son livre s’il en a écrit un. En aucun cas, votre décision ne doit se prendre par rapport à une publicité commerciale. De plus, le monde du subtil nécessite un minimum de confiance entre le thérapeute et le malade, donc toute intuition négative envers un thérapeute doit être écoutée. Cela ne veut pas dire que ce n’est pas un bon thérapeute, mais simplement que ce n’est pas un thérapeute qui est fait pour vous.

Nous ne savons pas encore ce qu’il se passe dans nos différents corps subtils et les influences que nos corps subtils ont sur notre corps physique. Ces corps subtils sont-ils simplement invisibles dans notre dimension ou sont-ils plutôt présents dans d’autres dimensions comme j’aime à le croire ? De toute façon, ce n’est pas parce que nous ne savons pas expliquer ces phénomènes qu’ils n’existent pas. Le but premier de la Science est justement d’étudier les phénomènes pour les comprendre et non pas de les réfuter sans essayer de les comprendre. La physique quantique est née d’une remise en cause de la physique classique pour expliquer l’infiniment petit. C’est le même genre de remise en cause qu’il sera nécessaire de faire pour expliquer la médecine énergétique. Mais quand on sait que la médecine chinoise n’est toujours pas reconnue en France, il y a malheureusement de l’eau qui va couler sous les ponts avant que les médecines énergétiques diverses et variés ne soient étudiées.