Voilà, Israël est un des premiers pays à mettre en place le passeport vaccinal pour de nombreuses activités, passeport vert comme il l’appelle là-bas. Que ce peuple, qui à travers l’Histoire a été pointé du doigt, culpabilisé, marqué d’un tissus jaune et exterminé, puisse mettre en place une ségrégation au sein des siens me choque. Au delà de la polémique scientifique autour du passeport vaccinal, c’est à une réflexion philosophique à laquelle je vous invite à travers cet article.
Pendant des siècles, de nombreuses communautés de par le monde ont été mises à part à cause de leurs origines, de leurs religions ou de leurs couleurs de peau. Il a fallu des siècles pour que la majorité des pays et des gouvernements corrigent les dernières ségrégations raciales. S’il en reste encore quelques unes de part le Monde, on peut toutefois être fier qu’au pays des Droits de l’Homme et du Citoyen, il n’y ait plus de ségrégation depuis longtemps… du moins, pour le moment. En effet, certains, que l’on traite souvent d’intellectuels, pensent qu’il serait bien de mettre en place une ségrégation du peuple en fonction de ses idées.
Pour ces bien-pensants, les personnes qui pensent que les vaccins, mis en place sans respect des protocoles et des délais habituels, puissent avoir plus de conséquences néfastes sur le long terme qu’un virus dont le taux de mortalité est de 0,13% en France, ne doivent pas avoir les mêmes droits que ceux qui se feront vacciner. Pour ceux-là, pas d’accès aux bars et restaurants, pas d’accès aux cinémas, théâtres et musées, pour ne citer que les principales interdictions… Si le passeport vaccinal était mis en place, voilà donc qu’une partie de la population n’aurait plus les mêmes droits que l’autre partie. C’est la définition même de la ségrégation.
« Mais c’est pour notre santé et notre sécurité, » objecterez-vous! Par une telle réponse, vous témoignerez de l’emprise que la peur a sur votre objectivité. De tout temps, les gouvernements ont utilisé la peur pour manipuler le peuple à dessein. Tous ceux qui ont un peu d’objectivité, peuvent témoigner que depuis le mois de Mars 2020, la politique de notre gouvernement a été de nous faire peur. Certes pour chercher à nous protéger du virus, mais avez-vous ressenti de la pédagogie dans le discours, ou de l’espoir dans les traitements ? Non, le seul espoir serait le vaccin!
Tout système qui met en place une ségrégation utilise la peur comme arme de persuasion. La peur de l’autre car il n’a pas la même couleur de peau, la peur de l’autre car il n’a pas la même religion… la peur de l’autre car il peut vous contaminer. Le virus étant invisible, la peur est encore plus simple à mettre en place. Mais peut-on au titre de notre santé et de notre sécurité, laisser s’instaurer un régime ségrégationniste? Voyez comment nous jugeons les ségrégationnistes du XIXe siècle, imaginez comment nous jugerons nos arrières petits enfants du XXIIe siècle.
Doit-on céder à la panique en instaurant des lois qui seront condamnées par nos descendants? N’avons-nous pas un héritage philosophique et culturel à défendre, surtout en France. Certes la France a participé à l’esclavage, elle a aussi un passé colonialiste pas complètement blanc comme neige. Mais de tout temps, les explorateurs, les colons et les soldats français se sont mélangés aux peuples chez qui ils s’implantaient et nous devons être fier de cela. C’est un discours que l’on entend peu dans un Monde dans lequel c’est la philosophie anglo-saxonne qui domine.
J’espère donc qu’il restera un peu de la Philosophie du Siècle des Lumières dans l’esprit de nos dirigeants et qu’ils n’oseront pas prendre des décisions digne du Régime de Vichy.
Paradoxe en effet celui des Israéliens qui « consentent » à être des sujets d’expérimentation et à recourir, pour cette raison, à une ségrégation entre ceux qui se soumettent et les autres, les soumis étant gratifiés. Les leçons de l’Histoire ne semblent plus avoir de portée.
Peut-être est-ce là ce qu’il faut retenir ; nous serions dans une période post-historique dominée par l’Argent-roi devenu tout-puissant quand hier la force armée dictait sa loi et que les guerriers écrivaient l’Histoire.