A travers ce livre, le Dr Mario Beauregard, diplômé en neuroscience et chercheur en neurobiologie, invite le lecteur, ainsi que l’ensemble de la communauté scientifique, à changer notre regard, et la méthode d’analyse de la science, sur tout un ensemble de phénomènes que la science considère encore comme du paranormal. Dans cet ouvrage, la conscience est à la fois sujet d’analyse mais aussi l’outil qui nous permet de l’analyser. S’il parle de saut quantique de la conscience, c’est que la vision actuelle de la science sur la vie et l’ensemble des phénomènes qui nous entourent est encore trop matérialiste. Il est donc nécessaire à la science de dépasser ce stade pour lui permettre de mieux comprendre et surtout trouver des solutions scientifiques aux énigmes qui lui restent encore à solutionner.
Pour ceux qui ne connaissent pas le mot « quantique », il fait référence à la mécanique quantique qui étudie la matière au niveau atomique. Jusqu’à il y a un peu plus d’un siècle, nous croyions que la matière était faite de minuscules particules de matière. Hors, il n’en ai rien. Même si l’on possédait des microscopes électroniques encore plus puissants que ceux existant actuellement, au-delà d’une certaine taille minimum, nous ne pourrions plus rien voir qui ressemble à ce que nous pensions trouver. Nous entrons alors dans le monde de la mécanique quantique avec ses molécules, atomes, neutrons, protons et électrons. Les électrons pouvant se déplacer à des vitesses très élevés (300 000 km/s) autour de leur noyau atomique composé de neutrons et de protons, on ne parle plus de position mais de probabilité de présence d’un électron dans son orbitale atomique. Quiconque commence à étudier la mécanique quantique, commence à prendre conscience que nous ne sommes pas constitués de ce que nous croyons. C’est ce genre de saut et de prise de conscience, que le Dr Beauregard nous invite à faire dans son étude de la conscience humaine.
Même s’il n’y a aucune preuve pour le démontrer, pour la majorité de la communauté scientifique, notre conscience est un produit de notre cerveau. Ce postulat matérialiste est dénoncé par l’auteur car il n’a aucune base scientifique. Cet état de fait viens simplement de l’opposition historique de la science vis à vis des religions. En voulant sortir l’humanité de l’obscurantisme religieux, la science a oublié de ne pas en créer un elle-même. Il invite donc les scientifiques ouverts d’esprit à étudier certains phénomènes que la science a jusqu’alors négligé car trop proche de la croyance. Si vous avez lu certains de mes précédents articles, vous comprenez aisément qu’un tel sujet ne pouvait que m’intéresser. Cependant, en tant que scientifique de bonne volonté, je suis resté sur ma faim à la lecture de ce livre. D’où la raison de cet article qui me permet à la fois de présenter les sujets développés par le Dr Beauregard mais aussi d’évoquer ce que j’aurais voulu y lire en plus.
1) Des pensées qui transforment le corps
Dans son premier chapitre, le Dr Beauregard explique, détaille et donne des exemples sur des effets connus de notre conscience sur notre santé. Les effets Placebo et Nocebo, l’influence de notre réseau psychosomatique et les recherches en Epigénétique. Ces différents points sont bien connus en médecine et ils ne peuvent en aucun cas être remis en question par la science. L’effet placebo est d’ailleurs utilisé pour définir si un médicament a réellement plus d’effets que l’effet placebo pour être pris en charge par la sécurité sociale. L’effet nocebo est ce qui pousse certains médecins a vous déconseiller de lire les notices d’un médicament pour que vous n’ayez pas plus de risque de développer un effet secondaire que si vous ne l’aviez pas lu. L’influence de notre réseau psychosomatique fait que quelqu’un dans un état émotionnel positif a plus de chance de guérir que quelqu’un avec la même maladie mais dans un état émotionnel négatif. Qui d’ailleurs ne connaît pas quelqu’un qui soit mort de chagrin? Enfin, l’Epigénétique, discipline assez récente en science, aide à démontrer que nos pensées, nos croyances et nos émotions peuvent changer l’expression de nos gènes.
2) Des perceptions par delà l’espace et le temps
Voilà, dès le deuxième chapitre et jusqu’à la fin du livre, le Dr Beauregard entre dans le domaine que la science considère encore comme du paranormal. La clairvoyance, la télépathie et la précognition sont les sujets de ce chapitre. Pour confirmer l’intérêt que la science devrait porter à ces sujets, il s’appuie sur de nombreuses expériences réalisées dans le passé. Le Projet Stargate qui de 1978 à 1995, pendant la guerre froide, a poussé le gouvernement américain à réaliser des expériences de vision à distance entre un sujet émetteur et un sujet récepteur. Pour la télépathie, il évoque les expérience de Karl Zener avec ses fameuses cartes Zener. Finalement pour la précognition, il nous montre avec l’aide d’expériences visuelles de Dean Radin que notre système nerveux réagit avant même notre vision des évènements.
Forcément, dès qu’on évoque de tels sujets, les camps se divisent entre croyants et sceptiques. Dans ce chapitre et les suivants, le Dr Beauregard cherche à nous convaincre de l’existence de ses phénomènes. Si nous sommes ouvert sur ces sujets, nous ne pourrons qu’être convaincu. Cependant pour les sceptiques, l’absence de pistes scientifiques pour expliquer ses phénomènes ne changera pas leur point de vue. Avant d’évoquer de potentielles pistes, continuons à lister les sujets évoqués dans ce livre.
3) Quand l’esprit influe sur la matière
Ce chapitre aborde la psychokinèse. Loin des expériences de magiciens et de certains charlatans, le Dr Beauregard se concentre sur la micro psychokinèse. Il évoque des expériences sur des générateurs de nombres aléatoires dans lesquelles des participants ont été invité à orienter les résultats d’un ordinateur par leur pensée. Même si les résultats sont minimes, ils sortent du cadre statistique dès lors qu’on procède à un très grand nombre de tests. Les travaux de Masaru Emoto sur les effets de la pensée et des émotions sur l’eau sont également présentés. Cependant les résultats de ces expériences n’ayant plus autant d’ampleur dans des conditions purement scientifiques, l’auteur nous rappelle l’effet de l’observateur en mécanique quantique. Tant que les électrons d’une expérience de mécanique quantique ne sont pas observés, il est impossible de définir leur état. Il n’y a donc pas de réalité objective totalement indépendante des observateurs. Si a cela on rajoute que notre cerveau est potentiellement un système quantique, on comprend que le point de vue de l’observateur puisse influer sur l’expérience.
4) Le pouvoir non local de l’intention sur le vivant
Après la psychokinèse, c’est autour de la bio-psychokinèse d’être abordée. Le Dr Beauregard évoque d’abord les études de Cleve Backster sur les réactions des plantes ainsi que d’autres expériences sur des enzymes, des champignons et des globules rouges. Il nous détaille ensuite plusieurs études d’influences d’états émotionnels de personnes (récepteurs) par d’autres personnes (émetteurs) toujours situés à distance des récepteurs. Les mesures de conductance cutanée montrent d’ailleurs des résultats positifs même quand le récepteur n’est pas au courant qu’un émetteur essaye de l’influencer à distance. Puis finalement, c’est au tour des guérisons à distances d’être évoquées à travers différentes expériences. Globalement, vis à vis de ce chapitre la science classique devient plus virulente car on aborde le domaine de la guérison par la prière. Science et religion ne faisant pas bon ménage, peu de scientifiques souhaitent participer à de telles études et ceux qui s’y prête le font généralement dans l’intention de contredire celles existantes.
5) Une conscience délocalisée
Ce chapitre est à mon avis le plus intéressant dans la démonstration que la conscience est distincte de notre cerveau. De plus, les évènements évoqués sont toujours corroborés par du personnel hospitalier. Lors d’arrêts cardiaques, d’accidents, d’opérations chirurgicales compliquées, d’hémorragie sévères, de comas… des patients vivent une expérience de mort imminente (EMI). Certains de ces expérienceurs ont également une expérience hors du corps (EHC). Lors d’une EHC, ils visualisent la scène d’un point de vue extérieur de leur corps, ils gardent leurs facultés mentales (ce qui n’est pas le cas avec l’utilisation de psychotropes) et ils peuvent de déplacer dans toute la pièce et même dans d’autres pièces. Malgré l’inconscience de leur état physique et leurs yeux fermés, ils sont témoins de faits que les médecins et le personnel hospitalier peuvent confirmer à posteriori.
Bien que les faits soient là, il y a toujours des scientifiques prêt à trouver d’autres causes à de tels phénomènes. Le Dr Beauregard se fait un malin plaisir à pointer les contradictions dans quatre de ces tentatives d’explications biologiques. Pour les lecteurs plus intéressés par le côté spirituels des EMI que le côté scientifique, il n’oublie pas d’évoquer les changements positifs de personnalité de nombreux expérienceurs.
6) Le mystère ultime
Après les expériences de mort imminente, le Dr Beauregard nous liste plusieurs études de communication avec les défunts. Il présente d’abord les travaux du pyschologue américain Allan Botkin qui se sert de l’intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires pour traiter ses patients atteint de stress post-traumatique. Les expériences positives de certains de ses patients qui se retrouvent à contacter un défunt proche lors d’une séance les transforment à jamais.
Bien sûr on ne peut pas parler de communication avec les défunts sans évoqués les médiums. L’auteur souligne les méfaits de nombreux charlatans sur l’étude scientifique de ces phénomènes. Toutefois, en nous présentant les expériences de Julie Beischel et Gary Schwartz, qui ont établi un protocole de tests le plus scientifique possible, on se laisse à penser qu’il y a matière à étudier.
Finalement différentes expériences de transcommunication instrumentale auditive sont présentés. Sur ce sujet les enregistrements de Konstantin Raudive semblent être les plus dignes de foi.
7) Vies antérieures ou fabulation
Après la communication avec les morts, il était évident pour l’auteur de parler de réincarnation. Si le sujet ne pose pas de problème dans les pays de religion hindous et bouddhiste, en Europe et aux Etats-Unis il est souvent raillé malgré le fait que 25% des personnes y croit. Pour le traiter, le Dr Beauregard nous détaille les travaux de Ian Stevenson, Docteur en Psychiatrie, qui évoque de nombreux cas d’enfants ayant relaté des souvenirs de vie antérieure dont la véracité a pu être confirmé à postériori. Il détaille également les travaux de plusieurs hypnothérapeutes qui ont aidé leurs patients à solutionner leurs problèmes grâce à des régressions dans des vies antérieures. Ces études ont également permis d’établir les activités des Âmes entre deux vies, ainsi que les choix qu’elles ont à faire pour leur vie future.
8) Voyage vers la source
Dans le dernier chapitre avant sa conclusion, le Dr Beauregard liste les différentes expériences d’état élargi de conscience. Que ce soit des expériences spirituelles, des expériences mystiques ou des expériences chamaniques, elles ont toutes un but commun, rapprocher les expérienceurs de la source, d’avoir l’impression de ne faire plus qu’un avec le tout. Les sceptiques vont souvent évoquer qu’il est normal que des personnes habitées par leur spiritualité, ou pratiquant la méditation ou le yoga depuis des années, puissent avoir ce qu’ils appellent des hallucinations. Mais en voilant ainsi leur pensée, les sceptiques oublient que les expériences spirituelles, tout comme les expériences hors du corps en état de mort imminente, arrivent aussi à des personnes athées et qui n’ont jamais recherché la spiritualité. Leur vie après une telle expérience est changée à jamais, et toujours vers une ouverture sur les autres, vers la compréhension que la vie est bien plus que ce qu’ils pensaient.
A travers ces huit chapitres et les données empiriques qu’il nous donne, l’auteur de « Un Saut Quantique De La Conscience » démontre à ceux qui veulent bien l’entendre que la conscience est bien plus que ce que la science veut bien laisser entendre. Dans sa conclusion, il invite donc les scientifiques audacieux et visionnaires à changer de paradigme pour passer d’une idéologie matérialiste à une idéologie post-matérialiste. Le Dr Beauregard compare ce changement de paradigme au passage de la théorie de la Terre plate à la conception de la Terre sphérique, et au passage du géocentrisme (le soleil et les astres tournent autour de la Terre) à l’héliocentrisme (la Terre tournent autour du soleil).
Cependant s’il évoque dans sa conclusion que :
- la conscience est un pré requis pour expérimenter la réalité,
- des espèces de dimension moléculaire (les amibes) sont capables de niveaux de conscience différents quand elles sont à l’état multicellulaire par rapport à leur état unicellulaire,
- le monde mental et le monde physique ne peuvent pas être séparé,
mon esprit scientifique est resté sur sa faim à la lecture de ce livre car le Dr Beauregard n’évoque aucunes hypothèses ou pistes à étudier pour expliquer les différentes phénomènes qu’il nous détaille et que la science ne cherche actuellement pas à étudier.
Quand on parle de cerveau et de conscience, ainsi que de non-localité de la mécanique quantique, il me semble évident de devoir parler de notre mémoire, celle relative à nos souvenirs. La science a démontré que cette mémoire n’est pas stocké de manière locale (voir Où est stockée notre mémoire?). Si cette mémoire, si concrète pour nous, est non-locale, pourquoi la conscience beaucoup plus difficile à appréhender serait-elle locale? Notre cerveau lui est bien local. C’est un outil qui nous sert à utiliser notre mémoire et à faire exprimer notre conscience. Il me semble donc nécessaire de continuer les recherches sur le stockage de la mémoire, avant de pouvoir commencer à entrevoir puis démontrer la non-localité de notre conscience.
Les recherches en Epigénétique viennent récemment de démontrer qu’un trauma (donc une mémoire) peuvent se transmettre d’une génération à l’autre (voir cet article). Comprendre comment se fait cette transmission sera également un pas de plus vers l’explication de choses telles que la trans-généalogie, non abordé dans le livre mais que la science à tout autant dénigré jusqu’à présent.
Les Troubles Dissociatif de l’Identité me semblent également une piste sérieuse dans les recherches scientifiques pour mieux comprendre la conscience. Je regrette que ce sujet n’ait pas non plus été abordé dans ce livre car c’est un sujet moins controversé et tout aussi passionnant. Se pourrait-il que quelqu’un souffrant de TDI soit quelqu’un ayant plusieurs consciences se manifestant dans son cerveau? Plusieurs âmes dans son corps?
Finalement, quiconque s’intéresse à la médecine énergétique entend parler de corps éthérique, corps émotionnel, corps mental… Bien avant de savoir que la science en autorisait l’hypothèse (voir la Théorie des Cordes), j’ai toujours imaginé ces corps comme étant situé dans d’autres dimensions qui échappent à notre compréhension et à notre vision. Notre conscience, et même pourquoi pas notre mémoire, ne pourrait-elle pas être située dans une telle dimension? Une telle hypothèse rend beaucoup plus facile la compréhension de certains phénomènes détaillés par le Dr Beauregard.
Voilà, bien que mon esprit scientifique ait regretté l’absence de pistes de recherche pour expliquer les phénomènes expliqués dans ce livre, « Un Saut Quantique De La Conscience » est un livre que je conseille à quiconque s’intéresse à ce que nous sommes. Il fourmille d’informations, de sources et d’expériences pour aller plus loin dans chacun des huit thèmes abordés. J’espère donc que dans un prochain livre, le Dr Beauregard ira lui aussi plus loin et abordera quelle pourraient être ces pistes de recherche selon lui.